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Action-Writing _5  (Non-Stop Revolution/After Sun mix)

Dis bonjour au système!

«La seule manière de trahir la révolution,

c’est d’avancer des théories à son sujet. (...)

La seule doctrine valable est la folie calculée.»

Don DeLillo.

«La tradition des opprimés nous enseigne

que l’état d’exception dans lequel nous vivons est la règle.»

Giorgio Agamben.

Dis bonjour au système !

Babylone: (p.s. i love you) la mort en forme de locomotive — ne pas rater le temps du désir — la menace est en premier lieu visuelle [ceci est le corps pan-optique/prenez et mangez-en tous] quarante calories moyenne par éjaculation c’est le chemin direct de l’éthique à la politique dit-elle — la langue va & vient mouille pénètre & recule la langue va & vient mouille pénètre & recule se déS’(h)Art’& (s’en)cule dans les circuits cog-ni(é]tifs branchiés sur les machines-déchiets obsaignantes du système — la pensée se (g)lasse d’émettre des signes de surv’(l)iss’& striés d’surf à vide self(ch)at(r)é se calcine la (g)langue n’éjacule plus son pue menstruel la langue va & vient mouille pénètre & recule & la matière s’en donne à coeur joie dit-elle _saisir le dire en pât’(m)’ur(g)e même plai(e) Sir ou plutôt même vomi sûr’ — l’inspect calibrage du vers(je)& tu(R)e ass’piq branle dans son sein le vers (dis)tendu tordu saturé vers les fluX(ve) [un morne sceau d’image une surface de captation] «cette trace chimique à l’immensité contiguë d’objets qui empiètent sur une autre durée» la contamination a comme la torture une valeur stratégique essentielle dit-elle [la littérature comme res téllurique/réthorique ludique de la terreur sonique] just another digital virus has been spread — il y a maintenant une ressemblance dit-elle — avec la sentence: vous voulez mourir de terreur j’y travaille — la langue va & vient mouille pénètre et recule faut-il(le)repeter la langue va et vient mouille pénètre et encule (faut-il le répèter) je ne vois plus très bien l’orifice dit-elle l’horrible fist-fuckin’qui travaille de terreur la forte teneur en excréments de la langue dit-elle — laisse la langue travailler de terreur à nier la langue (+ tout ses déchiets) jusqu’à ce qu’elle devienne à même de tout dire (hypothèse du Marquis) «il n’y a d’encyclopédie que de l’excès» dit-elle à peu près la langue va & vient mouille pénètre recule se désarticule devient l’abcès désaxés de l’excès dans l’excès des blocs de mots des séquences de phrases d’énoncés actifs performs virales faut-il le répéter [la poésie n’est peut-être pas la seule solution] faut-il le répéter la poésie n’est peut-être pas la seule solution (faut-il le répéter) la poésie n’est peut-être pas la seule solution la poésie n’est peut-être pas la seule solution faut-il répéter toujours répèter pour poétiser la langue faut-il répéter toujours répéter parce qu’il n’y a qu’une poétisation de la langue qui libère des mécanismes de pouvoir qui rabattent la langue sur la seule signification dit-elle <laisse ta langue s’a-ligner sur les déch(i)ets (modèle en Q)> dit-elle faut-il répéter toujours répèter que la poésie n’est peut-être pas la seule solution car signifier toujours signifier est l’impératif du pouvoir signifier non pour apprendre mais pour mieux rentabiliser le devenir-(informa) communicationnel de la langue signifier jusqu’à l’insensé pourvu que la signification presse dresse discipline cadre express «le penser est en-soi déjà (avant tout contenu particulier) négation résistance contre tout ce qui lui est imposé contre (tout) ce qui peut le contaminer» dit-elle (©Adorno) poésie égale vitesse plus rythme (theorème Gleize) what we got to say/power to the people no delay/to make everybody see/in order to fight the power that be (©Public Enemy) — tu dis: l’ordure s’est révélée notre moelle intime nous sommes rongés par son mine nous lui sommes soumis en vrais chiens dit-elle au commencement était l’immonde et l’immonde s’est fait chair pour s’in-consommer s’in-vaginer grouillis spontané verrouillé vampant son propre émané dit-elle "j’ai envie de tourner mes doigts dans ton trou dans ton trou le plus intime mon corps manque du désir de s'inonder de tes matières (les plus) jouissantes — chaque minute chaque mètre carré ou cube gagné comme liberté de temps et d’espace constitue pour tout individu la seule vraie guerre révolutionnaire dit-elle — mais tout ceci est assez obscur même assez sommaire je veux bien dire illisible en somme trop négatif trop déconstruit bien trop abject encore dit-elle (- tu crois ? - que dire alors ?)  — tu sais comment ça s’écrit des livres au moins ? — vraiment ce qui te manque sûrement c’est de savoir écrire un livre dit-elle pas un de ces machins textuels dans un de tes follicules confidentiels ce qui te manque c’est le romanesque des situations tu pourrais éventuellement résumer ou exagérer une situation: un homme une femme un lit — ce qui arrive ce qui se fait — procéder à une narration elliptique qui aurait l’avantage de profiter de mille détails concrets dans le jeu des personnages en même temps que d’éléments personnels biographiques — tu pourrais recourir à une fable commode: présentation spectaculaire sur fond de légende c’est ainsi qu’on écrit un livre dit-elle — "j’ai envie de tourner mes doigts dans ton trou (dans ton trou le plus intime) j’ai envie de m’en lécher les babines dit-elle nous n’avons jamais tant baisé et jouit que ces derniers jours dit-elle prends-moi reprends moi encore je veux jouir de nouveau dans ta bouche — parce que les oeuvres neuves gardent la trace du combat qu’elles ont dû mener contre la parole socialisé contre la parole contractuelle résister à la cadavérisation sociale pour répondre à la honte d’avoir tous les jours des cadavres dans la bouche ‘tout dire’ est l’exigence de l’invention écrite tout dire c’est aussi (d’abord) remettre en cause les conditions mêmes du dire reprendre sans cesse le chantier le charnier le carnage de l’expression — écrire ce n’est pas se contenter du monde tels que nos langages le représentent mais à re-présenter cette représentation à la défaire à la refaire à la méfaire sur fond d’angoisse d’étrangéité de toute langue — le désir d’une parole non assujettie capable de dire quelquechose de vivant de l’expérience que nous faisons du chaos du monde (©Prigent) «le nouveau est condition de jouissance son espace en est d’autant plus vide d’autant plus angoissant d’autant plus désirable» mais il y a pire qu’écrire: c’est de ne pas écrire: rester soumis au temps au rythme des autres à l’empoissonnement honteux de la parole commune — alors comment ne pas écrire ? — quoi faire quand on n’écrit pas ? comment supporter l’assujettissement l’inertie dépressive la molle aphasie qui nous soumet au bavardage social généralisé ? dit-elle — c’est à ton corps qu’on en a seulement à lui arrête d’imaginer qu’il s’agit de toi ton corps a rarement raison d’être là (vérifie quand même avec qui comment) sache que pour tout le monde sans exception tu feras un très bon cadavre "«jouit jouit dans ma bouche fais violence à ma langue viole ma langue chie ma glotte» dans les peaux anales des boyaux noyautés de l’histoire les listes noires des rev’O(lu) de l’ax-flexion de larrêt/vén(u/iel) le con trè(s)’R bas trépasse + additionnel contrôle la bite que branle le bas du con qui bave mêle c(o)u(L/p)insékable branl’chié sur les mâche-in pine (en-prises) d’inscriptions totales jou(i)r& nu(d)iT du syst’M (ça j’aime pas dit-elle mais dis bonjour au système) — le corps comme saccadé cavité vibrant d’une transfusion avortée nié chié tassements & en-gorgements avouez qu’au fond vous ne lisez que ce qui vous arrange un refoulement de mots et de sang (sa jouissance (est) sans but) l’excrément est l’aliment du texte son unique substance dit-elle tu veux retracer la machine vivante en faire un faisceau de veines et de fibres décoder les signes indemnes malgré les fluctuations ce qu’inscrivent le foie les reins la bite  le sperme dans le texte joué dans le texte traxé la secousse dans la transaction du signe et du sexe & le coup du dé tu veux retracer ce qui dans la langue a déjà marqué sa trace (le soubassement/le germe/le virus/le derme) dit-elle <nous vivons dans la loi retranchée de l’accident> l’explosion inattendue force les mots à (se) mettre à jour la langue tirée et mise à plat les étagements coupés et déformés des signaux explorent avec un langage plus neuf des sédiments de plus en plus vieux dit-elle ma jouissance est sans but ton érection non plus tu n’es qu’un pauvre symptôme de plus [tu peux foutre ça en boucle] tu n’es qu’un pauvre symptôme de plus [tu peux foutre ça en boucle] (abjection votre honneur!) _the fourth world war has begun tout écueil et toute résistance qui empêchent la globalisation néolibérale de s’étendre tout écueil et toute résistance sont menacés désormais de destruction (©Marcos) dit-elle l’art n’est pas (ASSEZ!) efficace (le désir non plus) laissons l’efficacité à la roue [tu peux foutre ça en boucle] the fourth world war has begun: ça nous détruit ça nous virus ça nous assiège on nous dé-membre la tête calibrage direct la prostration en forme de live-effect {justice is lost justice is raped justice is gone pulling your strings justice is done seeking no truth winning is all find it so grim so true so real  (©Metallica)} la révolution à force d’être représentée a fini par devenir une espèce d’alibi esthétique généralisée dit-elle — la révolution ne désigne plus la révolution que pour mieux la dissimuler conséquence un signe de + un mot de + une absence de + d’abord occuper les corps à massacrer j’aimerais bien récupérer un godemiché Che guevara dit-elle le sexe est la machine de guerre du texte (et toujours le même problème d’expression) — maintenant il faut noircir tu dis pas que noircir la page mais noircir le tableau pour ainsi dire noircir comme il faut exorciser un peu planter le mal au coeur même de la langue "je me rappelle avoir sucé sa bite de me l’être mise tout au fond de la glotte sa toute petite bite je me rappelle l’avoir aussi croqué comme une petite saucisse dit-elle je me rappelle aussi avoir jouit du sperme se mélangeant avec le sang et la chair broyée et de n’avoir pensé qu’au sale qu’au saccage qu’à son dernier râle dit-elle [planter la merde au coeur même de la langue]  — le je(u) jute souvent plus ju(s)te que le plus souvent juste + jusque dans l’ass’& j’peux l’enlacée la lacérée la pute maman juste sous la p(l)âte pâtée placé des mots secs anses sequences de phrases merdiques tout au plus à peine plus souvent que des platitudes du genre [te souv(i)ens-(tu) en-corps du sexe de maman?] quelle belle d(ep)’ans(e) cruelle! (elle en veut pour ainsi dire plus) elle en veut pour ainsi dire pour son argent (elle en veut pour ainsi dire toujours plus pour son argent) drop the bomb now "sur les jambes écartés la vulve entrouverte légèrement pralinée cyprineuse voire visqueuse (mais pas trop) à jamais marqué dans mon texte à jamais marqué dans mon sexe mon texte n’a jamais marqué dans son sexe (merci Gianni!) " sa jolie vulve (qui dérégl’)lé(gère)ment mon sens le tout gerbant pour moi c’est perfect écartant (déjà) cette vulve donnée ce joli sexe s’offrant comme volupté l’horri(ble)-fixité du monde (l’orifice fécond de l’immonde) in-femme même de cette réclusion (toujours-en tag-surfusion) à perpétuité à profusion à laquelle ce pouvoir sexuel & social généralisé nous a (trop) souvent forcément condamnésil doit certainement se passer quelquechose pour que les occidentaux n’arrivent plus à baiser ensemble c’est peut-être lié au narcissisme au sentiment d’individualité au culte de la performance mais peu importe dit-elle toujours est-il qu’à partir de vingt-cinq ou trente ans les gens ont trop de mal à faire de nouvelles rencontres sexuelles c’est un besoin qui ne se dissipe que très lentement ils passent ainsi trente ans de leur vie la quasi totalité de l'âge adulte dans un état de manque permanent dit-elle l’homme occidental se noie (toujours plus) dans le ressentiment sexuel dans le jeu permanent de l’offre et de la demande du marché sexuel dit-elle il y a forcément des gagnants (toujours plus satisfaits) et des perdants (toujours plus frustrés) dit-elle ( — ah oui merci Michel !) — pourtant cette petite musique devait massacrer la mémoire percuter direct le tympan pas l’oreille le tympan excisé à l’air tout un cortex lucide ressusciter l’animal remédier au ratage étendre à neuf le tympan la résonance déraisonnante: c’est écarter l’homme refaire l’animal dans l’homme dit-elle tout peut s’ajouter tout s’ajoute déjà il faut en finir avant d’empuantir à nouveau il faut en finir avant de s’enfoncer encore plus (il faut que tout se sache) il faut en terminer une bonne fois pour toute car ça pue ça empeste déjà (ça nous lâche même déjà plus) il faut en terminer avec cette fausse vision cette fausse vision de l’homme fosse cette fausse vision fosse positive de l’humain (la culture ça branle zéro) qui n’arrête pas de nous (tout) pourrir de massacrer toutes nos (belles) lucidités (il faut que tout se sache) contre une certaine idée de la démocratie il faut que tout se sache au premier plan l’essentiel il faut que tout se sache l’homme dit-elle est une merde il faut que tout se sache — nous n’avons plus que de la merde dans la bouche dit-elle — nous sommes tous des révolutionnaires ratés (dis bonjour au système) — le discours critiqué par le discours un simple virus un énoncé parfaitement valable — je ne crois pas à la part maudite dit-elle parce que je ne crois à aucune forme de malédiction de bénédiction mais j’ai l’impression qu’en s’approchant de la souffrance de la cruauté de la domination et de la servitude on touche là l’essentiel de la nature intime de l’être (il faudra bien hurler) que faire & par où commencer ? tout se passe très vite (il faudra bien hurler) le capital se présente comme l’unique horizon de la démocratie (mais les corps sont déjà des bombes) la dépense de temps se solde factuellement par le plus étouffant quadrillage de l’espace social dit-elle l’oisiveté et le désoeuvrement sont la matière première de l’exploitation capitaliste le champ électif qu’elle doit couvrir pour assurer sa pleine domination tout se passe très vite je sais ce que vous pensez je crois que vous avez raison nos démentis se présentent sous la même forme que nos falsifications (il faudra bien hurler)ce que nous avons entrepris est une guerre dit-elle ce que nous avons entrepris ne doit être confondu avec rien d’autre et ne peut pas être limité à l’expression d’une pensée et encore moins à ce qui peut être considéré comme de l’art dit-elle ce que nous avons entrepris est une (la) désacralisation maximale de l’homme sa répudiation totale sa transformation (éradiq’(an)al) en putain — répéter: l’humanisme est la plus grande perversion de toutes les pensées (©Foucault) — nos enfants dit-elle ont moins à craindre des voitures sur les autoroutes de demain que du plaisir que nous prenons à calculer les paramètres les plus harmonieux de leurs morts futures — «j’ai différé le sperme avec la langue d’aujourd’hui» dit-elle (forclusion) mes yeux ne supportent plus le soleil mes yeux ne supportent plus le coït les cadavres (ce réel) les blessures la merde (ce réel) la moiteur (que délest’) les corps (ce) que le réel fait régner (ce) que le réel fait baigner je ne sais même plus ce que tu écris dit-elle je ne sais même plus ce que tu peux écrire là dit-elle peux-tu (en-corps foutre &) me dire ce qu’il en a été dès les premiers jours ? peux-tu me dire depuis quelle (belle) éternité la langue d’aujourd’hui a-t-elle imposé les conditions de son signifier ? nous n’avons peut-être plus rien à nous dire nous ne disons peut-être même plus rien du tout toutes les images sont au même niveau tous les discours se révèlent aux mêmes significations au même con-sens-sus minimal de signification à la même réidification de la netteté postmoderne dit-elle (une fois les grands discours conspirateurs achevés — ceux là même qui ont tendus par tous les moyens possibles à la résistance) — bienvenue à nihil inc. — nous sommes nous-même peut-être tellement immergés dans la reproduction du même je ne sais même plus ce que tu écris (tu peux foutre ça en boucle) le facteur humain est le facteur total contrariant (reprise) le facteur humain est le facteur total aliénant dit-elle (tu peux foutre ça en boucle) tu ne sais même plus ce que tu veux dire: le junkie dit-elle est l’homme qui en sait trop & qu’il faut punir pour sa curiosité morbide il en sait trop sur la nullité de l’informatif et du communicatif il vomit la diversité obscène des grands empires plébéiens il n’y voit que compétitions féroces pour des places de parking il saisit bien que le consensus conformiste mondial beugle surtout pour faire oublier le destin de centaines de millions d’agents économiques en compétition pour s’approprier le maximum de biens et de services — tu disais que la drogue était pour toi l’alibi négatif par excellence que la drogue travaillait pour ainsi dire le négatif dans le sens du poil (bienvenue à Stilnox® inc.) — question: ou bien l’poème a trop d’pue ou bien l’poème est trop pute ? tu dis exister c’est combattre ce qui me nie (définir) c’est être soi-même sa propre norme (définir) — tu dis: le danger va fondre sur nous et nous mettre le couteau sous la gorge regarde le siècle qui nous attend un désert capitonné pas de foi hormis une vague croyance en une divinité inconnue tel le sponsor d’une émission de chaîne publique partout où il y a un vide un système politique néfaste s’installe le fascisme est une quasi-psychopathologie qui répond à de profonds besoins inconscients des années de conditionnement bourgeois ont produit un occident qui suffoque de travail de commerce et de conformisme ses peuples ont besoin de s’en évader et ils ont trouvé un paumé autrichien trop content de se charger du boulot une psychopathie contrôlée est une façon de socialiser de nouveau les gens et de les tribaliser en groupes qui se soutiennent mutuellement — seule la folie gratuite permettra encore de nous sauver dit-elle la mort devant la justice des porcs telle est la destinée de notre classe

Produced, mixed and recorded by Sylvain Courtoux

at Nihil Inc. studios on September 11, 2001.

Remixed by S.C. on January 29, 2003.

All songs written by S.C. (except samples copyright)

S.C. played all instruments except lead vamp guitar by Jérôme Bertin

and wild analog keys  by Gianni Fornet.

Dedicated to all my Dead Poesie Express friends.