INCH’MENSCHEN

1NHL

– premier lovement : bombardés –

guerre ne fait pas de bruit. ni bruit ni victime, tu vas réveiller tout le monde, bébé dort mon bébé à poings fermés. guerre déclarée, supplément d’altérité, j’ai oublié qui j’étais, ce n’est plus pareil, les conditions ont changé d’une (grrr grrr grrr) bombe.

charge de forte puissance. des dégâts importants à prévoir et léthargie levrette infinie au toucher toucher si possible je touche tu regardes je sens tu pues. prise directe dans le cul dénote. saute à deux pas d’ici, près près des ordures ménagères menues menues ou hachées à défaut d’avoir été triées et passe la main.

circulation difficile. circule mais sous le manteau, aux yeux et à la barbe de tous. pas de frontière. c’est aux poings enferrés du fond de mon amour propre gagé sur la rentabilité de trafic d’armes que je tuerai l’assaillant.

je le tuerai. si je pouvais le tuer je le voudrais. d’ailleurs je t’aime mais je n’aime pas ton voisin. je n’y aventurerai même pas un doigt.

pourriture pour nantis ou non. plutôt qu’à boire et à manger je veux être rassasié, je veux voir des figures prêtes à s’échanger des passes droit qui restent accrochés aux miroirs fendus. il est temps de regarder ailleurs.

que cela soit clair entre nous, toi et moi. je te tue si tu pues, je te crève la panse légèrement en pente d’un seul coup d’un seul geste vomi dans l’autre camp, passe l’entrejambe à point partout en tour trempé jusqu’aux os imbibé de fiente. mais demeure en place un moment.

arme à feu ou arme blanche. retranchés, tous les membres concernés sains et sauf qu’en cas de guerre tu vas t’en prendre plein la gueule, défigurée, frappée du bon sens. destructions massives et marche forcée mais déséquilibrée si bon vous semble. bombe bombe bombe à fragmentation, plus de vie rien que de la matière clairement identifiée et justifiée. ça y est, c’est fini, on n’en parle plus du tout une bonne fois pour toutes les occasions ratées. cul membré tout y passe, est oublié. quelques dépenses somptuaires au passage. mais quand donc le cul devint-il membre pour la dernière fois ?

déjà, tout est dit tout est pardonné. fais quelques efforts pour comprendre. couché, vas te coucher minable à taille humaine de plusieurs échelles fois possibles, tour d’une trentaine d’étages complètement dévastée, mines à l’avenant. on s’en serait douté. au choix nous allons de l’avant ou nous stagnons ou nous reculons. à vous de voir et jouir.

il suffit d’être exigeant. et puis se demander si c’est mieux ailleurs, à la campagne, pour s’adapter à tous et à chacun. les écorchures sont multiples. stigmates, hématomes, cou tordu, égorgé, pas de compromis, pas d’état de droits et de devoirs individualisés sans état de guerre généralisé. touché là où cela fait du bien. je n’aurais jamais imaginé ce que tu pouvais me faire. revanche, vengeance et non seulement persistance et endurance

qu’à cela ne tienne (tagada), nous mourrons séparément. prévoir des moyens de réanimation pour des premières victimes à achever si le besoin s’en fait sentir. odeurs infectes ou presque, odeurs envahissantes, quel rapport avec nos vies ? aucun, absolument aucun si ce n’est l’humanité et ce qu’il faut de boue.

il nous arrive de puer de la gueule en permanence, les handicapés devant.

jaillir partout et pourrir la vie reprise au plus offrant. c’est toujours cela de pris, c’est toujours mieux de mourir dedans qu’à côté. tu m’as crevé toute une vie, tu ne vas pas croire t’en sortir sans moi. au compte goutte ou à coups de pioche, ne perd rien pour attendre.

se répand en menace de représailles. tu vas voir l’état de ta bouche à ton réveil, la tête prise en tenaille. des gros mots, encore des gros mots. nous n’y sommes jamais pour rien et jamais là au bon moment.

briseur de rêve dans le chaos. voilà le chaos, une fois que tout est détruit et qu’il y a encore de la vie qui tienne, bancale, debout, prête à basculer de nouveau en guerre. nous aurions dû l’achever sans état d’âme le chaos de l’icône indéboulonnable.

collection de faits d’armes. c’est la dernière fois que tu dors dans mon lit, je te le promets, déshabillez-vous entièrement, fouille dans les décombres. tu ne foutras plus, c’est horrible, plus jamais les pieds chez nous. demain sera ton dernier jour. je ne sais toujours pas pourquoi tu pars, tu reviens, tu n’as aucune idée de l’altérité. tu cales subitement. pas plus de trente kilos de matériel sur le dos.

il ne nous manque qu’une idée pour sortir d’ici. je me confie à toi sans répit, sans provision, rien qu’à la hache pour des têtes bien faites. il y aura une sélection très stricte à l’entrée fonction d’une douzaine de critères : inscrivez-vous dès à présent et profiter de garanties incomparables. il y aura des pillages systématiques, des fouilles au corps à chaque point de passage, il ne faudra pas s’en étonner, il ne faut plus s’étonner de rien et s’attaquer au couteau.

encore les mêmes histoires. décortiquer le cerveau des cadavres à portée de bras durant la foutue cérémonie, quoique pendant ce temps-là on peut aspirer à un peu de paix bien méritée où policiers déséquilibrés-démembrés-d’où-mutilés-de-guerre-fumistes-même-combat se côtoient. les verres sont vides.

il s’agit de sauver sa peau de suspect ou de la tendre d’abord sienne, figure du fou s’il y a encore la moindre issue possible. je plonge non résigné. après pareille pagaille plus personne ne gêne le passage. de nombreuses victimes à déplorer.

<<