Extraits de « Noir de monde »
Travail en cours.
 
Pierre Ménard
 
Texte 1
 
On pourrait les suivre les faire se rencontrer les laisser parler dans des couloirs des chambres il y aurait une intrigue c’est un bon début bon qu’à ça dîtes-vous ? ciel très nuageux accompagné de quelques bruines le matin de belles éclaircies se développeront l'après-midi les températures l'air à Paris Hier Moyen Ce jour désorienter l’histoire tout commence en été c’est beau l’été dans la trame tangible du langage point retour à la ligne une petite place l'espace d'une cour en tout cas très loin d'une douceur capter des blocs de temps détendre l’atmosphère pâle pollen éventé dans les caténaires le roman part à n'importe quelle seconde

 

 

Une ville consiste tant qu'elle est vraie en la somme de ses départs vers des lointains qu'elle n'assiège pas mais qui se posent et qui stagnent onde stationnaire d'un là-bas qui s'étonne c'est toujours d'un battement que cela se donne une voix d'enfance une cantilène où le temps déposé en une fine ciselure sépare de la ruse et de l'intention

 

 

Le cahier des charges montant descendant conclusion la journaliste est célèbre le larbin fidèle l'avocat réputé la robe du soir élégante c'est bien mais encore tenir à jour menace en boucle litanie vieux présage tout le mystère du geste inclus dans le pli quotidien dimanche d'été que l'image disperse devant nous c'est une danse éclairs faisant sauter la surcharge vers l'horizon
 
best before see above
 
Nuit sans lune répétez après-moi tout un roman comme dans la vie alors ? cela fait si longtemps un peu plus haut toujours le comme si comme ça que ça commence sur la mer ils viendront ce ne sera pas faute d'avoir essayé ciel de pluie le sourire d'un ami même les traits de son propre visage ne sont plus que vagues souvenirs un drôle d'écho conception d'une nouvelle stratégie centrée sur la valorisation des archives par l'intégration des technologies numériques comme dans la vie nouvelle stratégie dans un contexte de vérité économique on recommence le plus efficacement possible le choix des mots est riche d'enseignements le plus efficacement possible mise en boîte en cas de réclamation maintenant toutes les marques font du
 
cacher
 
Il en irait de même dans le train de banlieue grande volée d'arbres brusque apparition de ce qu'ils appellent chaos urbain mais qui ressemble plutôt au ciel d'un tableau que l’on ne peindra jamais pour finir dans l'horizon saisi pour dire ce que j'ai vu cru voir assis sous un ventilateur peluche horizontale d'arbres soufflés bercés par le vent selon mon souvenir balayant l'air le cycle du temps par exemple un instant réconcilié couche d'air frais le mot qui compte c'est maintenant l'important faire l'expérience du moment présent le jour finissant sans s'encombrer de noms pour les voir se confondre à ce qu'ils nomment passant par là le vent se lève
 
 
Par la spirale serpent lové échos nous fûmes échos dans la spirale remontée descendue tant de fois du sol peau tatouée entrouverte plaie sous le ciel souvenirs engendrés au film de la semelle ainsi et comme ça comme ça nous fûmes échos dans la spirale sampling mémoriel pales de l'hélice tournée vers l'horizon le bruit de la pluie pour toujours
 

 

 

Texte 2

 

 

Vent léger tout entier de fraîcheur lin d'été et sur l'écran viennent les petits bâtons en cette fin de matinée j'écris encore mais il faut l'arrêter
 
Flux tendu cercle épars touffes de feu pour connaître vérifier que rien ne s'interrompt qu'il y a maintenance maintenant dans la nuit toujours sous la voûte au corps tatoué d'étoiles incliné en arc du bout des doigts pieds et mains à peine l'annonce d'une pluie d'étoiles filantes distraite ici par un ciel d'orage en vrille fantômes décoiffés feuille combien de pollen dans l'air brassé ici bas depuis lors invisibles ?    
 
La nuit vient on voit de-ci de-là des fumées gestes d'odeurs suie pilée dans le ciel le village bombé mystérieusement dans la sphère des fixes chaque coin du monde ainsi comme on disait autrefois astronomie populaire calendriers merveilleux la queue des comètes très tard dans le jardin de sa maison servant d'édredon regarder le ciel souviens-toi je revois toutes les nuits grande spire des distincts sans alliance prendre garde pleurer lave l'âme dit-on
 
Mais justement c'est la nuit l'écho entré sous la voûte et qui s'y perd hors de la légende remettant la donne à l'heure (le mouvement d'un point sur une roue qui avance) air des filaments croisant dessous pareillement reproduisant les palpeurs de la mémoire sont lents et fragiles pleine de corps morts ou s'amarrer sommeil déduit de la somme fruit mûri chaque nuit le plongeur remonte
 
 
Texte 3
 
Le poème c'est-à-dire brassées de noms propres d'abord et avant tout autrement c'est-à-dire bien plus oui une ligne visible faisant peu à peu surface on peut le dire accord de la parole à son temps contre lui encore là tant à dire malgré tous ceux qui croient que c'est fait sous un vent léger dans l'inquiétude une terrible diction mais dans la nuit venant la parole ancienne se recycle neuve entre les pierres à se fendre je me souviens j'y fus dans ce gris innocent et dans l'inclinaison somnolente voir les corps des jeunes gens endormis comme à travers les jours laissés entre les rideaux voir le jour se lever une voiture de police les herbes folles entre les voies chemin ouvert chœur visible sous la main le soleil couché pour mourir le lendemain dès qu'il chauffe cycles empilés en spirales courtes formes étendues et ils vont leur chemin sur les feuilles mortes du bois vivant on en voit de toutes les couleurs
 
Douceur pluvieuse sur les massifs de fleurs rouges depuis qu'ils furent fixés sur la plaque à l'ombre d'un figuier jasmin rampant friselant contre un mur cyprès assez loin nous parlons de partout et partout on nous parle ardoise magique n'efface rien nouilles-alphabet soupe commune chacun y puisant tour à tour et rêvant au sort d'une phrase meilleure et plus fine vieille utopie et telle qu'elle est mobile cœur pivotant sur la plate-forme
 
anima sola
 
Chaque jour passant la main au suivant dans l'effarement nocturne la venue du soir la mécanique des fluides dans l'air et dans l'eau aucune poudre aux yeux aucune dans le langage et non dans les ordres la vocation dans la douleur le long des murs pas loin des arbres des bancs de sable effarés pas loin ce battement les courbures d'être à la durée il nous revient il s'allonge ce n'est pourtant pas sans mal en grand dans le jour ici l'énergie sans retour des demeurés oui des dollars dans la tête et une Kalachnikov à la place du cœur
 
Pierre Ménard
 
 

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