From: "charles pennequin" <pennequin@oreka.com> To: "akenaton" <akenaton_docks@sitec.fr> Subject: DERNIERE VERSION! voici ma contribution à la nature. Date: Mon, 13 Dec 2004 17:30:13 +0100

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voici ma contribution à la nature

 

 

 

 

J’emmerde la nature

 

 

J’emmerde les poètes naturels

 

 

Les poètes de la langue nature

 

 

J’emmerde les poètes de ma langue

 

 

Ma langue nature

 

 

Les poètes nature leur langue

 

 

Tout j’emmerde tout ce qui m’emmerde

 

 

Et surtout je dis ceci : le poète qui se déclare sonore

 

 

Parce qu’il ne veut plus qu’on abatte des arbres

 

 

Est un dangereux irresponsable, un lunatique, un pervers

 

 

Parce qu’il ne sait pas qu‚il est, lui, un promoteur de centrale nucléaire.

 

 

 

 

 

J’emmerde les poètes électriques aussi (tant que j’y suis)

 

 

Et les poètes-virus, et les poètes ready-made, et les poètes-poètes

 

 

 

 

 

J’EMMERDE TOUT LE MONDE

 

 

 

 

 

Si le poète s’est mis à actionner tel mode d’écriture

 

 

C’est parce qu’il n’a trouvé

 

 

Que ça,

 

 

Ou que ça

 

 

A été sa seule réponse

 

 

Possible

 

 

 

 

 

Point à la ligne

 

 

 

 

 

S’il s’est mis debout, ou s’il se couche,

 

 

S’il pense que c’est hors de ou dedans,

 

 

S’il croit fermement que c’est électroniquement qu‚il peut donner sa réponse,

 

 

C’est parce qu’il a trouvé le meilleur moyen pour dire MERDE

 

 

 

 

 

Point à la ligne

 

 

 

 

 

Le poète de merde que je suis,

 

 

Le poète nul, ou

 

 

le peintre-crotteux qu’elle est, ou

 

 

le poète techno ou

 

 

Le poète performeur ou (performer c’est-à-dire

 

 

Ecrire, c’est-à-dire danser, c'est-à-dire tourner en vrille,

 

 

C’est-à-dire improviser, c’est-à-dire - et oui !

 

 

se rebeller) font quelque chose pour respirer

 

 

Et plus jamais piffrer

 

 

Piffrer comment ils respiraient

 

 

Et comment ça respire en l’autre

 

 

Et dans l’autre de soi comment

 

 

Ça a voulu nous éteindre, en piffrant

 

 

Alors c’est là qu‚on s’allume 

 

 

En disant qu’on piffrera plus ou qu’on piffrera

 

 

Autrement.

 

 

 

 

 

Point à la ligne.

 

 

 

 

 

 moi quand je pourrai je ferai une petite crotte. une toute petite crotte. et ça sera la dernière. la toute dernière crotte que je pourrai faire. et i sera trop tard. trop tard pour vous chier dans la gueule. i sera trop tard. on aura passé son temps à se chier dessus. à se voir chier. on faisait dans son froc. vivre c‚est ça. C’est faire dans son froc. ce n’est pas quand on meurt qui faut balancer la purée. C’est avant. C’est bien avant de mourir qui faut emmerder le monde. la poésie ça devrait servir à ça. à emmerder le monde.

 

 

 

 

 

Charles Pennequin

 

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