Serait-ce le mythe ? Est-elle le mythe ? L'informatique s'avère mythique. Elle est cette insituable.
Cette incodifiable où je m'implique. Dans la transposition qui l'induit, elle module mon écriture.
L'entraîne dans une émergence inhabituelle. En une langue
où la logique est celle du temps. Et où me nommer se fait
à chaque tour et détour de la lettre. Car il est impossible
de ne pas entendre que c'est le sujet, c'est à dire moi en tant
que sujet (en temps de sujet) qui informe la machine. Machine qui n'est
ni une prothèse ni un partenaire. Mais une adjacence, permettant
qu'il y ait l'Autre. De l'autre. Et l'écriture se re-joue dans
le lieu de parole. Jusqu'à s'y réjouir. Re-jouissance.
Rejouant d'un in-sens inductant la différence. Dans sa traversée
informatique ou plutôt informante, I'écriture est plus
que jamais informelle. L'informatique irrupte dans le champ de mon écriture. Comme
une fiction, qui parcourt de plein droit, le jeu interminable de la
lettre. Opérant dans l'articulation que l'acoustique fait entendre
sur ce qui advient de mot en mot. Dans la distance que le sonore donne
à la lettre danse l'informatique. Et court le jeu de la lettre
dans la prosodie de la machine. Le long de l'art ordinateur, hors des
circuits ségrégants des programmes. Cette informatique là ne s'apprend pas. C'est mon itinéraire
d'écriture qui l'inscrit. Et qui l'entraîne dans mon histoire.
M'informe de mon écriture, la machina. M'ach(em)ine l'écriture.
Dans une inéconomie de temps inconcevable jusque là. Toute
autre chose que le temps des aiguilles, cette informatique d'écriture. Et s'extrapole le sens dans le déroulement de la lettre. Aventure
informatique de la langue. A chercher à livrer l'irreprésentable
de la lettre accentue le côté inextinguible de l'écriture.
Sa dé-mesure. Son extravagante vitalité de mort. Que l'informatique
dont je parle soit pulsionnelle va de soi. Que sa violence bouscule
la forme ou la transforme n'est pas pour surprendre. Car à chaque
intervalle pointe ce qu'il y a dans la lettre d'inconvocable. Aucune ligne de démarquage entre l'informatique et l'écriture.
Aucun partage. L'informatique est engagée, ici, dans l'acte.
Dans un agissement pulsionnel. Sa pratique appartient à la lettre.
S'y combine. Informatique, le temps d'écriture. Faisant entendre l'électronique
de la langue dans le défilé acoustique des images. Faisant
ouïr l'infinitude d'écrire. Et pointant son acte en tant
qu'art.
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